07 octobre 2024 Liberthèmes

”Le RN aux portes du pouvoir ?” est le titre de l’article annonçant l’émission d’aujourd’hui sur le blog ”Les Obscurs”, pour lequel notre invité Francis Linart participe à l’écriture d’un manifeste dont le premier texte affirme ”On ne va pas attendre cent ans pour vivre libre”.
Il a écrit plusieurs articles sur le développement de l’extrême-droite en France, alertant dès les élections européennes de 2014, le FN obtenant alors 4,7 millions de voix (24,8 %) : ”Jamais un parti fasciste ou nationaliste d’extrême-droite n’avait obtenu de tels résultats”. Aujourd’hui, en adoptant comme thème central l’immigration ”risque existentiel pour les Français” (Bardella), le RN rassemble 7,8 millions de suffrages (Européennes) puis 10,6 millions (Législatives), Marine Le Pen en ayant déjà obtenu 13,3 millions au 2ème tour des Présidentielles de 2022.
Cependant Francis Linart rappelle : ”La conquête du pouvoir pour le Front national, ni ne commence avec, ni ne dépend d’abord des élections. Elle passe d’abord par la domination idéologique”. Il analyse comment une longue préparation idéologique de l’opinion a permis de faire oublier l’extrême droite marginalisée et déshonorée à la Libération : la ”Le pennisation des esprits” et la ”dé-diabolisation” ont bien fonctionné. Cette pseudo ”républicanisation” a trouvé des alliés chez certains journalistes et intellectuels, chargés d’invalider la critique anti-fasciste et anti-raciste visant le FN puis le RN.
Un exemple en est l’écrivain Renaud Camus, passé du chevènementisme à la droite de l’extrême-droite. Sa théorie du ”Grand Remplacement”, jouant sur la peur d’une invasion par les étrangers, suivie par celle du ”Petit Remplacement”, ”Le Grand Remplacement c’est le changement de race. Le Petit Remplacement c’est le changement de culture”, ont contribué à l’internationalisation de l’idéologie d’extrême-droite.

Pour Francis Linart les compromissions avec Poutine pèsent peu dans l’opinion publique. Il affirme que ”l’opposition active au RN impose le combat des idées” et précise que ”le système représentatif n’est pas un cadre de résistance conséquent à l’extrême droite. Partisans de la démocratie directe, nous ne faisons confiance à aucun parti et leur décomposition actuelle ne fait que nous renforcer dans cette position”.

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