26 février 2024 Terre et radioactivité

Ange Pottin, jeune chercheur en postdoctorat à l'Université de Vienne (Autriche), s'intéresse aux résidus de l'industrie nucléaire française. Vient de paraître Le Nucléaire imaginé - Le rêve du capitalisme sans Terre, prolongement de sa thèse consacrée au cycle des déchets nucléaires et aux faux espoirs de les réutiliser indéfiniment en les retraitant et en évoquant le mirage du surgénérateur, pourtant un fiasco mémorable (Superphénix définitivement arrêté en 1997).
Il analyse la rhétorique actuelle des nucléocrates, qui s'articule autour de la défense du climat et de la souveraineté énergétique. En rappelant les réalités concrètes de cette industrie, il déconstruit un tel discours, rapporté avec zèle par les médias complaisants.
Il montre les signes de faiblesse qui se multiplient concernant les capacités à assurer la sécurité des installations vieillissantes, à en construire de nouvelles, et à gérer pour des milliers d'années les déchets stockés et retraités à La Hague ainsi que ceux enfouis à Bure.

La fumée repeinte en vert qui s'échappe des réacteurs ne peut faire oublier que "cette énergie est symptomatique d'un capitalisme industriel traversé par une étrange contradiction : tout en promettant l'indépendance vis-à-vis de la Terre, il étend sans cesse sa pesante emprise terrestre".